Archive for avril 28th, 2010

04/28/2010

Bousillages

Il lui faut crier, c’est devenu d’une telle urgence qu’il s’arrête, figé en statue, un pied à peine posé à terre, et il regarde au tour de lui. Le cri bloqué au milieu de la gorge, il lui faudrait déglutir pour le rentrer dans l’obscurité des poumons, dans les cavernes interdites. Le cri refuse de coopérer, se fait râpeux.
 
 – Pardon, Monsieur, dit l’enfant
 
Il ne répond pas mais penche un peu la tête pour apercevoir, à ses pieds, un petit bout d’homme qui lui arrive à peine à mi-cuisse. Sa bouche s’entrouvre sur un sourire que la tension des dernières heures transforme en rictus.

– Pardon, Monsieur, répète l’enfant dans un souffle.

Il tend la main vers celle de l’homme, juste à sa portée, et s’agrippe à lui en répétant : “ Pardon, Monsieur”
Ils se mettent à marcher.

“Il aurait fallu prendre à droite“, pense l’homme en modérant ses pas, en les mesurant sur ceux de son compagnon. “Il aurait fallu aller vers les montagnes..”

Une phrase tourne à vide dans sa tête, quelque chose qui parle d’apocalypse et de l’urgence de délaisser alors les plaines, de grimper vers les sommets.

Au lieu de cela, dans les bruits et les poussières, il a pris à gauche, vers la mer.

L’enfant avance vite, petit bout d’homme habitué à marcher. Il ne parle pas, ne chante pas. Il marche et parfois sautille en se suspendant à la main de l’homme. Quand ils arrivent en haut de la dune, à l’endroit où il leur faudra descendre vers la mer, le bruit derrière eux se fond dans l’espace et l’enfant lève la tête, regarde le ciel :  » Tu entends Monsieur ? Il va faire silence » dit-il

La plage vide jusqu’aux rochers, jusqu’à la barre noire des pins, jusqu’aux falaises. La plage vide et lisse et l’eau remuante, verte et bleue, avec l’ourlet d’écume blanche, le dessin des coquillages abandonnés mêlés aux cailloux, aux bouts de bois ronges par l’eau salée, blanchis par le soleil.

Pas de soleil aujourd’hui

04/28/2010

Oui, la Glaneuse, mais ..

…mais est-ce légal, de copier des textes et de les apporter jusqu’ici ?

Ah ?? Bonne question.

Le palliatif : mettre seulement le lien.

Il y a des jours où la FACILITE que nous apporte l’internet devient INQUIETANTE.

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